En tant que céramiste en Belgique, j'ai eu
En tant que céramiste en Belgique, j'ai eu l'immense plaisir de faire la connaissance d'Agnès Couplet, de l'Association "Terres des Femmes" à Rabat, au Maroc. En avril 2009, je me suis rendue chez elle et ensemble, nous avons visité les potières du Rif marocain.
1
la maison où nous avons été accueillis à Glimlet. c'est une des plus belles vues qu'il m'ait été donné de voir !
2
la même maison : sur le côté, avec le four à pain en argile et l'étable attenants.
3
dans la pièce commune. avec quelques uns de nos hôtes, notre chauffeur, notre interprète, les amis qui nous accompagnaient. je suis moi-même assise tout au fond.
c'est dans cette pièce que nous mangions. le soir, on reculait les petites tables et on s'installait sur les banquettes pour dormir à la queue leu-leu. les couvertures et oreillers étaient rangés dans un petit placard du fond de la pièce. pour les commodités, il fallait sortir de la maison : un petit réduit en terre battue, une bouilloire et deux grandes bassines, l'une pour l'eau propre, l'autre pour l'eau souillée (celle-ci était récupérée pour les animaux), un tout petit morceau de savon et un essuie pro pre mais très usagé !
4
sur le toit de la maison : notre chauffeur : c'est l'heure de choisir les poteries réalisées par la potière naïma.
5
ca c'est une potière déjà très âgée mais incroyablement belle et vive. quand nous l'avons rencontrée elle construisait un four à pain en argile (voir ci-dessous)
6
le tout se passe dans une ambiance très gaie et avec beaucoup de "petites mains". le four est confectionné avec de très gros colombins de terre humide. ces colombins sont confectionnés par les "aidantes" et ensuite transmis dans les mains expertes de la potière en titre.
7
ça, c'est le premier étage du magasin "terres des femmes" à kasbah des oudayas à rabat. une très très belle maison traditionnelle avec terrasse au-dessus donnant sur l'océan.
8
l'enseigne du magasin "terres des femmes" à salé.
9
la petite cuisine dans laquelle chauffe l'eau pour le thé à la menthe est celle de la maison de la kasbah des oudayas.
10
ça c'est dans la médina de rabat.
11
également dans la médina de rabat, j'ai été très surprise de voir ce petit animal : un caméléon !
12
médina : le marchand d'oeufs. il y en a pour toutes les formes de coquetiers !
petit déjeuner à rabat. ah qu'est-ce que je me régalais avec ces omelettes cuites dans une tajine !
14
le sîte du shella à rabat. ce sont des ruines dans lesquelles nîchent des centaines de cigognes
Le 24 avril 2009, je suis partie au Maroc. Destination
Casablanca et ensuite Rabat. J'avais rendez-vous avec Agnès Couplet de
l'Association "Terres des Femmes". voir
http://terresdesfemmes.over-blog.com/. Nous sommes parties le
lendemain avec son 4-4. Direction : Kenitra, Sidi Sacem, Ouezane, Aïn
Barda, Rafsaï, Taounate. (au-dessus de Fez). De là, nous avons
silloné la région à la recherche des potières. L'une d'entre elles,
nous accompagnait ainsi qu'une interprète. Nous logions à Dlimlet
chez Naïma Zouita. Nous avons été extrêmement bien accueillies : thé
à la menthe et pain (fait maison) arrosé d'huile d'olive (bio et
première pression à froid !) à chaque rencontre quand ce n'est pas tout
un repas improvisé pour nous. Gentillesse, générosité, courage et
bonne humeur sont au rendez-vous. Le climat est déjà très chaud, les
pistes difficiles (elles ont été fort abimées par les pluies des
derniers mois), les potières habitent parfois très loin de ces pistes.
Il faut accéder à pied par des chemins tortueux et escarpés. Les
potières extraient l'argile des montagnes environnantes. C'est à dos
d'âne que cette argile est acheminée vers leurs lieux d'habitation.
Vient ensuite le long travail de préparation de la terre. Elles la
font tremper dans l'eau (qu'il faut parfois aussi aller chercher
au-delà de son habitation) et la malaxent pour la rendre malléable.
Elles y incorporent de la chamotte faites de morceaux de poteries
concassés. La cuisson est réalisée dans des fours en plein air. Ce
sont des trous dans la terre sur lesquels sont mis des branchages ou
des bouses des vaches séchées, ensuite les poteries y sont couchées,
recouvertes de branchages ou autres combustibles trouvés sur place.
Les cuissons sont relativement courtes (par rapport à nos cuissons
électriques ou au gaz) et atteignent des températures de 650 à 700°.
Ces poteries restent donc relativement poreus
es.
Elles subissent des "coups de feu" , ce sont des traces noires
laissées par les flammes qui viennent parfois "lécher" la poterie. Il y
a aussi de la casse et des défauts dans les engobes naturels (à base de
plantes) qu''elles utilisent. Mais, ces "défauts" font aussi le charme
de ces poteries.
Les potières sont souvent des femmes âgées. Elles hésitent à continuer de travailler la terre car leur travail n'est pas vraiment reconnu ! Elles se font parfois "rouler" par des intermédiaires ou marchands peu scrupuleux qui leur paient très peu leur production mais la revendent beaucoup plus cher dans des galeries d'antiquaires à Marrakech.
Agnès Couplet a créé cette association. Par son intervention et le prix correct auquel elle rachète les poteries aux femmes potières, celles-ci, en confiance, se remettent à travailler et ce qui fait partie du patrimoine artistique marocain est ainsi maintenu et sauvegardé.
Le travail de ces femmes méritantes et courageuses est ensuite vendu à Salé dans le complexe des potiers et dans une maison typique à la Kasbah des Oudayas (Rabat) par les vendeuses de l'Assocation "Terres des Femmes".
Myriam Van Calster Chantry
Limelette (Belgique)
http://myrvancalster.canalblog.com